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l'agriculture intensive au Paraguay

On critique beaucoup l'agriculture au Paraguay, mais ce pays est aussi un des pionniers du semis direct en Amérique du sud : une technique où l'on sème sans jamais labourer. (On n’est même pas foutus de faire ça en Europe à grande échelle, on préfère y aller avec des charrue énorme.)

On fait aussi un cycle de blé ou autre : on récolte seulement les graines, et les tiges de blé sont écrasées au sol, donc les mauvaises herbes sont étouffées.

Résultat ? Le sol est protégé de l’érosion, garde son humidité naturellement et reste beaucoup plus fertile et vivant. (On mais aussi beaucoup moins de fertilisant , malheureusement encore beaucoup de désherbant )


Le gros problème, comme partout dans le monde, c’est la monoculture et l’ultra-productivité. Ils enchaînent jusqu’à trois récoltes par an (soja, blé, maïs). C’est là que, oui, les outils OGM et pesticides des grandes firmes sont une réalité — et presque obligatoires pour de tels rendements.

Spécialement pour le soja, mûri et séché chimiquement dans les champs (sinon on ne pourrait jamais faire trois cycles de culture).


Mais ces outils viennent des laboratoires d’Europe et des États-Unis, tous créés par notre propre système.

Avant de juger, regardons un peu ce qui se passe dans nos propres champs : la folie agroalimentaire ne vient pas du Paraguay, mais de la productivité ultra-capitaliste et de sa philosophie.


En définitive, le Paraguay n’est pas un pays plus intensif en OGM ou en produits chimiques qu’un autre. Il bénéficie simplement d’un climat favorable, qui permet de faire jusqu’à deux récoltes par an ou 3 a grand coup de chimiques, grâce à l’humidité naturelle du pays et, bien sûr, à l’usage des outils agricoles modernes.


Le Paraguay possède d’ailleurs une réglementation environnementale : on doit normalement conserver au moins 25 % de forêt native sur chaque exploitation. C’est cette règle qui, longtemps, n’a pas été respectée — aujourd’hui le Paraguay tente de corriger et de la renforcer.


Comme dans toute l’Amérique du Sud, le véritable problème reste la déforestation. Le Paraguay a effectivement beaucoup trop déboisé pour créer d’immenses exploitations agricoles, mais cette réalité est partagée par l’ensemble du continent sud-américain, où les sols sont naturellement fertiles .


Et finalement, les plaines céréalières d’Europe ou d’Amérique du Nord ne valent guère mieux : mêmes monocultures, mêmes engrais, mêmes firmes, mêmes logiques de rentabilité. Ce n’est donc pas un problème spécifiquement paraguayen, mais un modèle agricole global.


Certaines régions du Paraguay, notamment celles où les sols sont plus caillouteux et sablonneux, restent peu adaptées aux grandes cultures et se tournent plutôt vers l’élevage extensif. Ce sont ces zones, qui attirent ceux qui cherchent à s’éloigner des grands bassins de soja, de maïs et de blé — même si, en réalité, ces cultures sont désormais présentes un peu partout dans le pays. Et sur surtout les petits agriculteurs font de même ! Il cherche tous a faire du rendements.


Beaucoup des petits agriculteurs au Paraguay travaillent avec leurs petites machines à main sur de la plantation directe, et ensuite nettoient à la binette. Il y en a même qui plantent encore en semis direct avec des machines tirées par des chevaux ou des bœufs (bonjour les grosses machines). Pour la première raison, ils cherchent à refroidir le sol, contrairement à l’Europe où on cherche à chauffer le sol avec du labour pour pouvoir planter le plus tôt possible au printemps. Ici, ils ont besoin de protéger la terre des grosses pluies, qui entraînent beaucoup trop d’érosion.

J’ai un pote qui est responsable d’un ranch de 5000 hectares ici au Paraguay, avec 40 ans d’expérience dans tous les climats du pays. Il a plusieurs ingénieurs agronomes sur le domaine et aussi un vétérinaire. Il fait une récolte de soja par an et, le reste du temps, de l’élevage en rotation sur le même espace. Pour lui, le semis direct ou la plantation à la volée lui a permis de modérer les consommations excessives de désherbants et autres produits, qu’il cherche même à éliminer complètement, sauf pour quelques traitements en cas de maladies ou d’insectes qu’ils n’ont pas pu gérer par anticipation. Il travaille beaucoup avec des engrais verts : le navet fourrager, le millet perlé et la “rousti sinci”, les trois piliers de l’agriculture de conservation et de la fertilisation organique au Paraguay. Ces engrais verts créent des racines profondes qui laissent des canaux d’irrigation. Ils ont éliminé au maximum le sous-solage pour laisser la terre s’améliorer en profondeur. Il font  le plus possible de rotation de culture et  utilise aussi ces engrais verts comme fourrage. C’est encore plus important car il fait pâturer les animaux sur la même terre en rotation, et il veut préserver le maximum d’humus dans ses pâturages pour renouveler l’herbe le reste de l’année. Il utilise les vaches et leur bouses  pour la fertilisation des sols et la transformation par les bactéries en s'appuyant sur la biodiversité du sol et En utilisant des cloture démontable , pour laisser jamais plus d'une journée les vaches sur le même endroit et faire du pâturages intensif . Qui permet un repousse plus égal et rapide et une  fertilisation naturel. Et  l’hiver un maximum de produits bio pour limiter les traitements en été.
Voici ton texte corrigé pour l’orthographe et la syntaxe, sans modifier le contenu ni le style, comme demandé :

Il utilise encore du glyphosate pour préparer le semis de soja. Le glyphosate tue les engrais verts, permettant à cette masse végétale, en surface et en profondeur, de se décomposer pour servir d’engrais naturel. Cela favorise la fertilisation du soja tout en réduisant, voire en éliminant, l’apport d’engrais chimiques si le processus est bien maîtrisé. De plus, le navet fourrager enrichit le sol en azote.

Bien sûr, ils ne font qu’une récolte de soja par an à la bonne époque, avec de bons rendements. Depuis presque 25 ans, ils ont cette philosophie, et l’estancia est rentable depuis tout ce temps.

Il y a effectivement des estancias axées sur le rendement, qui font trois récoltes et qui travaillent avec Monsanto, mais pas que !

Et non, le semis direct n’est pas, par définition, plus consommateur de pesticides. Ça dépend de la philosophie du planteur et de sa mégalomanie de l’argent facile.

L’idée que le non-labour ou semis direct entraîne systématiquement une plus grande dépendance aux pesticides est une simplification excessive. Voici pourquoi :

1. La gestion des adventices (mauvaises herbes)

Le labour enterre profondément les graines d’adventices et détruit les plantes déjà en place. C’est un moyen de lutte mécanique très efficace à court terme.
(Semis direct ) Sans labour, la gestion des adventices repose davantage sur :
Les herbicides : Oui, l’utilisation d’herbicides (notamment totaux comme le glyphosate) pour détruire la couverture végétale avant le semis est souvent une composante clé. Cela peut donner l’impression d’une plus grande consommation.
Les couverts végétaux : Les agriculteurs en semis direct utilisent souvent des couverts végétaux (engrais verts) qui, par leur compétition, étouffent les adventices.
La rotation des cultures : Une rotation diversifiée casse les cycles des adventices.
Le paillage : La présence des résidus de la culture précédente en surface forme un paillis qui empêche la levée des adventices.

Conclusion partielle: Un système en semis direct mal géré, qui repose uniquement sur les herbicides, pourra effectivement être plus consommateur. Mais un système bien pensé (avec couverts, rotation, paillage) peut réduire, voire supprimer, le besoin en herbicides sur le long terme.

2. La gestion des maladies et des ravageurs

(Le Labour:) En retournant la terre, le labour enterre les résidus de culture porteurs de maladies, limitant ainsi leur propagation. Il peut aussi déranger les cycles de vie de certains ravageurs dans le sol.
Semis direct : Les résidus en surface peuvent favoriser certains pathogènes qui survivent sur ces résidus. Cela peut potentiellement augmenter le besoin en fongicides.
Contre-argument: La vie biologique du sol est plus riche en semis direct (vers de terre, champignons, bactéries). Cette biodiversité peut créer un effet de régulation naturelle et suppressive contre les pathogènes, réduisant le besoin d’interventions.

Le vrai facteur déterminant : la conduite du système

La consommation de pesticides dépend bien plus de la philosophie de gestion globale de l’agroécosystème que de la seule technique de travail du sol.

1 Agriculture de Conservation des Sols (ACS): Le semis direct est souvent l’un des trois piliers de l’ACS, avec les couvertures végétales permanentes et la diversification des rotations. Dans ce cadre, l’objectif est de créer un système équilibré et résilient qui minimise les intrants de synthèse. Un adepte de l’ACS cherchera à réduire au maximum l’usage des pesticides.
2. Semis direct “simplifié”: Si un agriculteur passe en semis direct sans changer ses autres pratiques (rotations courtes, pas de couverts végétaux), il va en effet compenser l’absence de labour par un recours accru aux herbicides, ce qui peut le rendre plus consommateur.

Conclusion

Non, le semis direct n’est pas intrinsèquement et par définition plus consommateur de pesticides que le labour.

À court terme et dans un système peu réfléchi, la transition vers le semis direct peut entraîner une hausse de l’usage des herbicides.
À moyen et long terme, dans un système bien conçu (type Agriculture de Conservation des Sols), l’objectif est de réduire l’usage de tous les intrants, y compris les pesticides, en s’appuyant sur les processus biologiques naturels.
En résumé ,c’est la compétence de l’agriculteur et la cohérence de son système global qui déterminent la consommation de pesticides, bien plus que le choix du labour ou du non-labour.